GUIDE DE SURVIE A L'USAGE DES HONNETES GENS

Flic

Juil 02, 2021 Nico Livres et dossiers Commentaires fermés sur Flic

Valentin GENDROT se définit comme étant un journaliste… Pourquoi pas… Un journaliste infiltré… Pourquoi pas…

J’ai tenté d’être le plus objectif possible même si suite à ce que j’avais déjà entendu, je m’attendais au pire.

A l’ouverture du livre, j’ai pris un direct dans le nez venant de l’extrême gauche. En effet l’introduction affiche bien la volonté de démontrer que la police est violente et raciste. Journalisme, accroche-toi…

Ne partageant pas du tout les opinions et les écrits que je m’apprête à lire, je décide de noter chaque moment qui me « titille » et de les relater ici un à un (en synthétisant quand même pour ne pas réécrire un autre livre) dans l’ordre de lecture.

Le début du livre est magique. En 15 jours, « l’infiltré » a déjà vu plus de « violences policières » que je n’en verrai sans doute jamais dans une vie. Pas de chance pour la police, une chance pour lui qui pourra dire qu’il a bien ciblé son service.

On apprend que ce jeune homme a grandi avec un père anti-ordre, anti-flic, ce qui démontre encore une fois que le proverbe selon lequel « les chiens ne font pas des chats » est toujours d’actualité. Il nous précise qu’il aime la série les Sopranos, ce qui me permet d’avoir au moins un point de sympathie pour cet individu.

Mais revenons à la police. La première discussion qu’il a avec l’un de ses potes de chambre en école de police est orientée sur les objets nazis et un pull maquillé en SS porté par un élève gardien. Un copain de chambrée qui a bien sûr vu étant plus jeune des potes à lui tabasser une femme arabe et enceinte. Cliché numéro un quand tu nous tiens…

Notre infiltré commence sa première séance de tir par un beau tir dans le plafond du stand. S’il avait accordé plus de crédit aux paroles (de policiers !) des formateurs, il y aurait eu peu de chance que ça arrive.

On en reprend une couche avec le fait qu’il se dise journaliste « infiltré », spécialiste de « l’infiltration ». Ayant déjà écrit un livre sur les emplois précaires. Alors il serait bon de souligner que n’importe quel idiot pouvant/voulant travailler peut s’inscrire dans une boîte d’intérim et toucher à un paquet de boulots précaires. J’en ai connu un de nombreux également.

Un détail souligné par l’auteur : « ils acceptent tout le monde dans la police ». Au moins une vérité écrite. C’est encore plus vrai aujourd’hui. Le concours est revu à la baisse car de moins en moins de gens veulent le passer. Étonnant vu la considération portée à notre égard…

Notre journaliste sort d’école pour se retrouver en unité psychiatrique. Par chance son seul et unique collègue est intéressant car il lui indique avoir déjà consommé de l’héroïne. Et d’ajouter cette phrase « les policiers sont des gens délinquants qui ont bien tourné ». Cliché numéro deux, boum.

Plus tard, sur le terrain et lors de son premier jour en commissariat, il voit un collègue tirer un gardé à vue par les cheveux et lui mettre une taloche. Moi, en onze ans, je n’ai pas encore eu la chance de voir un tel spectacle…

Petit détail qui en dit long sur l’infiltré ayant bien préparé son infiltration : « j’ignorais que les flics pouvaient mettre des prunes ». Pas mal.

On apprend que les flics avec qui notre jeune homme travaille se vantent en patrouille de casser la gueule des voyous qu’ils rencontrent. Cliché numéro trois, check.

Lors d’une énième patrouille, notre infiltré voit encore un de ses collègues mettre des baffes et des coups de poings à volonté sur un jeune.

Le livre prend aussi une tournure à charge, comme c’était annoncé dans l’introduction. Notre « journaliste » cite tout ce qu’il peut trouver comme exemple pour dire que la police raciste française contrôle au faciès et tue impunément les gens de couleur.

Soit dit en passant, beaucoup de policiers (syndicat des commissaires par exemple) seraient favorables à des statistiques ethniques qui feraient taire ces débats stériles.

Puis, la mise en avant des combats du collectif Adama par exemple, me font perdre le peu de crédibilité que j’osais accorder à cet écrivain ridicule. J’ai déjà vu personnellement ce collectif défiler sous les cris de « une balle / un flic ». Quant à l’impunité policière qu’on voudra faire exister, c’est une légende. Nous prenons bien plus que les délinquants si une faute est commise.

A chaque fois qu’il parle avec un policier, ce dernier est raciste, violent ou les deux à la fois.

Il nous cite aussi le film « les misérables » comme ultra réaliste…

Il dénigre le fait qu’un collègue ait un LBD (Lanceur de Balle de Défense) sur un contrôle routier. Cliché du Cow-Boy, check.

Il parle encore du doigt sur la gâchette quand un professionnel parle de détente. Ou alors c’est volontaire pour faire plus cow-boy.

A chaque intervention ou mission auquel participe notre infiltré il y a semble t-il un tabassage en règle.

Même lorsque qu’une plainte est déposée par le gérant d’un magasin de bricolage, les policiers tabassent et libèrent l’auteur. Étonnant…

Enfin, et il était grand temps, après six mois de boulot notre infiltré rendra cette conclusion : les policiers tutoient tout le monde, sont racistes, violents, ne prennent pas en compte les plaintes pour violences conjugales, insultes les citoyens, tabassent en règle, etc.

Ouf, j’en ai terminé avec cette lecture.

Et pour l’anecdote : le matin où je termine les quelques lignes me séparant de la fin de ce torchon, mon téléphone s’agite me signalant la mort de trois gendarmes qui ont tenté de porter secours à une femme… abattus par le mari…

Et ce jeune écrivain qui fait honte à sa profession vient stigmatiser toute une profession lorsqu’il aura vu un collègue moins attentif à l’écoute d’une plaignante alors que 90% sont prêt à se sacrifier pour sauver la vie d’une personne.

Pour conclure : vous avez bien compris que je suis en totale opposition avec ce livre qui dégueule de haine, de clichés et de mensonges.

A vomir et donc à ne pas recommander. Le discours d’extrême gauche qui nous ait servi plaira sans doute à des gens comme Mélenchon qui en fera peut-être son futur directeur de la communication.

Pour la vérité de terrain et le réalisme on repassera.

Il est également bon de noter que sur tout se temps passer dans les forces de l’ordre, il n’aura pas su écrire une seule chose positive sur la police. Encore une preuve s’il en fallait pour démontrer l’orientation de ce qu’on est bien gentil d’appeler « livre ».