« Les Français se sentent-il en sécurité dans les transports en commun? Pour la moitié des voyageurs qui les empruntent, la réponse est non, selon un «sondage OpinionWay – Axis Communications» (qui fabrique notamment des systèmes de vidéosurveillance). Plus précisément, il seraient 47% à se sentir «souvent» ou «parfois» en insécurité, un chiffre en léger recul de 2 points par rapport à la précédente enquête de 2013.
«Il faut prendre ces chiffres avec beaucoup de délicatesse, prévient Fabrice Michel, porte-parole de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), en expliquant que cet indicateur était très subjectif. Votre sentiment d’insécurité n’est pas le même si vous voyagez tard le soir dans un métro vétuste et mal éclairé, que si vous êtes dans une rame ‘boa’, toute neuve et que vous pouvez vous déplacer facilement pour éviter une situation inconfortable».
Comme l’an dernier, le sentiment d’insécurité est plus fort chez les femmes (49%, contre 44% des hommes), les jeunes (56% des 18-24 ans, contre 37% des 65 ans et plus), les habitants d’Île-de-France (57%) et les usagers du RER (53%),selon cette enquête réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 1026 personnes, du 1er au 2 octobre. Contrairement à 2013, ce sont désormais les moyens humains qui rassurent le plus les voyageurs: 89% des utilisateurs de transports en commun se sentent rassurés lorsque la police est présente dans les transports, soit 4 points de plus qu’en 2013. 86% le sont en présence de vigiles (93% pour les 18-24 ans, pour qui les vigiles sont l’élément le plus rassurant) et 81% le sont en présence de contrôleurs et d’agents d’accueil.
Sur le plan matériel, l’éclairage est l’élément qui contribue le plus à améliorer le sentiment de sécurité (87%), suivi des caméras de vidéo-surveillance (81%) et de la propreté (77%). D’autres facteurs renforcent la sensation de sécurité dans les transorts: 76% apprécient la présence d’autres passagers, 75% les systèmes d’alarme à disposition des voyageurs, 70% l’affichage des sorties et des correspondances, 64% la présence des conducteurs et 51% l’installation de haut-parleurs.
Ces résultats vont dans le même sens que d’autres enquêtes sur le sujet. Récemment, une étude de la fondation Thomson Reuters a montré que Paris était la 11e ville au monde où les femmes se sentaient le moins en sécurité dans les transports, et la troisième où elles étaient persuadées que personne ne leur viendrait en aide. Pourtant les transporteurs comme la SNCF, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) ou la RATP ne cessent rénover leur ligne et de développer la surveillance dans leurs transports. Un paradoxe qu’avait souligné une enquête menée par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France. «Le sentiment d’insécurité est souvent déconnectée de la réalité», soulignaient ses auteurs en 2012. Si 45,5% des personnes interrogées déclaraient «avoir eu peur, au moins de temps en temps, d’être agressés ou volés dans les transports en commun», seuls 3,4 % des sondés avaient «été victimes de vols ou d’agressions au cours des trois dernières années».
Que faire alors pour réduire ce sentiment d’insécurité ? Axis préconise pour sa part une multiplication des caméras de surveillance dans les transports en commun. Une idée confortée par son sondage: 90% des Français se montrent favorables à l’augmentation de la vidéosurveillance dans les transports en commun. Plus d’un tiers d’entre eux (38%) seraient même prêts à payer plus cher leur titre de transports pour financer l’installation de caméras.
«Mais l’équipement prévention-repression systématique n’est pas suffisant, selon Fabrice Michel. Vous avez beau faire baisser les agressions réelles, l’insécurité se passe aussi dans la tête. En résumé, il faut chouchouter le voyageur». Pour ce faire, il préconise de travailler sur le confort visuel et auditif des transports en mettant des musiques d’ambiance et en privilégiant la propreté et la luminosité des lieux». L’information aux voyageurs est également primordiale, ajoute-t-il: «Un autocollant qui indiquerait le numéro d’urgence (le 17 ou le 112) à appeler en cas d’agression dans un transport pourrait, par exemple, améliorer ce sentiment de sécurité». »
Source : LeFigaro.fr, article en date du 20/11/2014, visible au lien suivant : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/11/20/01016-20141120ARTFIG00067-pres-de-la-moitie-des-francais-ont-peur-dans-les-transports-publics.php