« Un «déchaînement de violence totalement gratuit». Une semaine après avoir tabassé un garçon de 14 ans à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), trois adolescents de 12, 14 et 15 ans ont été mis en examen lundi pour «violences aggravées avec armes et en réunion». La victime s’en est sortie avec 52 points de suture. Le procureur de la République de Vienne, Matthieu Bourrette, qui a confirmé une information du Dauphiné libéré , a jugé cette agression «objectivement alarmante». «D’autant plus alarmante, selon lui, que ces jeunes gens n’étaient pas sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiants, sont scolarisés et sont totalement inconnus de la justice.»
Les faits se sont déroulés mercredi dernier lors d’une fête foraine, à Saint-Quentin-Fallavier. Un groupe de jeunes y avait débarqué avec l’intention de commettre une agression, selon le récit fait mardi par le procureur. Armés d’«un couteau de cuisine», ils «s’étaient munis de capuches et d’écharpes pour se dissimuler» avant de désigner comme victime un adolescent, croisé par hasard. Ce dernier avait toutefois déjà eu maille à partir avec le plus jeune de ses agresseurs quelques mois auparavant lors d’une sortie à la piscine. La garçon a ensuite été «lynché», selon Matthieu Bourrette, qui a évoqué un «déchaînement de violence totalement gratuit», sans consommation d’alcool ou de stupéfiants ni d’effet de bandes rivales. Frappée à coups de poing, de couteau et de pied, la victime a subi des lésions relativement profondes au cou, au visage et aux mains. C’est l’intervention d’un forain qui a permis de mettre fin à ce déchaînement de violences.
Les agresseurs présumés, issus de milieux modestes de Villefontaine (Isère), ont été interpellés ce week-end, avant d’être mis en examen lundi par un juge pour enfants. Le suspect de 15 ans, accusé d’avoir porté les coups de couteau, a été placé sous contrôle judiciaire en centre éducatif fermé. Les deux autres ont été placés en liberté surveillée, suivis par des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ils encourent jusqu’à trois ans et demi d’emprisonnement. Un quatrième suspect, au rôle moins important, pourrait être mis en examen dans les jours à venir, selon le parquet.
«Leurs parents, présents et conscients de la gravité des faits, ont exprimé leurs regrets et leur compassion vis-à-vis de la victime et ont dit qu’ils assumeraient les responsabilités financières des actes commis», a indiqué le parquet. »
Source : Le Figaro.fr, article en date du 05/11/2013.
« Mercredi, Dylan, un lycéen de 14 ans et demi résidant à Villefontaine (Isère), a été victime d’une agression lors d’une fête foraine dans la commune voisine de Saint-Quentin-Fallavier. « Des jeunes désœuvrés ont choisi de lyncher un gamin, expliquant après qu’ils voulaient se faire un jeune.
Les trois principaux agresseurs, qui n’étaient pas connus de la justice, ont 12 ans et demi, 14 ans et 15 ans et demi. Ils ont été mis en examen pour « violences aggravées sur mineur de 15 ans, avec armes, en réunion et avec préméditation ». Relâchés, les plus jeunes feront l’objet d’un suivi judiciaire. Le plus âgé, qui a porté les coups de couteau, a été placé dans un centre éducatif fermé. Un quatrième mineur devrait être mis en examen. Dylan a échappé de peu à la mort. Les médecins ont dû lui poser 52 points de suture sur le visage, et il a de nombreux hématomes. Il raconte.
Combien y avait-il d’agresseurs ?
Quatre ou cinq. Ils m’ont poussé dans un bac à fleurs. J’ai reçu des coups de poing, de pied. Je me suis dit : « Il faut que tu te défendes, il ne faut pas que tu restes par terre, sinon ils vont te tuer. » Je fais du rugby, alors j’ai essayé de répliquer. Mais il y en a un qui a sorti un couteau. Il m’a donné plusieurs coups, au visage, au niveau de la joue droite et du cou. Je suis passé près de la mort. A un millimètre près, il me coupait la carotide, m’ont dit les médecins. En cherchant à me protéger, j’ai reçu aussi un coup de couteau au bras et un autre au niveau d’un doigt.
Heureusement, quelqu’un est arrivé…
Oui, un forain est intervenu. Je pense que j’aurais pu y rester s’il n’avait pas été là.
Comment vas-tu aujourd’hui ?
Ce n’est pas facile à vivre. J’ai eu 52 points de suture. J’ai peur de garder des séquelles. Mes parents veulent que j’aille chez un chirurgien esthétique pour que les cicatrices se voient moins.
Imaginais-tu que des jeunes étaient capables d’une telle violence ?
Non. Ces jeunes, ce sont des barjots, des fous. Ils ne savent pas quoi faire de leur vie. Ils sortent en bande, armés. Il faut qu’ils payent, ce n’est pas rien ce qu’ils m’ont fait.
Tu vas bientôt retourner au lycée ?
La semaine prochaine j’espère, en faisant gaffe. S’ils me refont ça, je pense qu’ils essaieront de me tuer. J’ai peur qu’ils s’en prennent encore à moi.
Penses-tu pouvoir oublier ?
Non, je ne pense pas. Ça va rester à vie. Je vais essayer de vivre avec. »
Source : LeParisien.fr, article en date du 06/11/2013.
Félicitons la personne qui s’est interposée à ce lynchage. Cette dernière a permis de sauver une vie.
Les articles parlent d’eux-mêmes, il n’y a rien à ajouter…