Sur les indications très précises de cet informateur, plusieurs policiers de la brigade criminelle se sont rendus aussitôt dans un parking public souterrain de Bois-Colombes situé sous un immeuble d’habitation, le long de la voie ferrée près de la gare. Sur place, ils ont découvert peu après 19 heures un homme allongé dans une voiture stationnée. Dans un état plus que somnolent et presque second, ce dernier était sous l’emprise massive de médicaments qu’il avait absorbés et dont la nature reste à déterminer. Plusieurs enquêteurs ont confirmé que le suspect interpellé se trouvait dans un état de «semi-inconscience, qui peut laisser penser à une tentative de suicide».
D’après plusieurs sources, il s’agirait d’Abdelhakim Dekhar, 52 ans, déjà condamné à quatre ans de prison en 1998 dans le cadre de la tuerie de la Nation qui avait bouleversé la France, impliquant en octobre 1994 Florence Rey et Audry Maupin. Lancé dans une équipée sanglante, le couple diabolique avait déclenché une fusillade au cours de laquelle trois policiers et un chauffeur de taxi avaient été tués. Audry Maupin avait également trouvé la mort dans cette action. Dekhar, surnommé Toumi, avait fourni l’arme, en l’occurrence un fusil à pompe, ayant permis au couple de perpétrer les assassinats.
En raison de son état de santé, l’homme a été placé sous haute surveillance dans un hôpital de la région parisienne, dans le cadre d’une garde à vue médicalisée. «Il a été évacué par le Samu», a précisé le maire de Bois-Colombes, Yves Révillon, qui s’est rendu aux abords du parking, tandis que le parquet indiquait que «la notification de ses droits a été différée» au moment où il reprendra conscience. Poursuivant un véritable contre-la-montre pour élucider l’affaire dans les meilleurs délais, les hommes de la «Crim’» ont prélevé sans attendre un échantillon ADN sur lui. Les résultats de l’analyse ont confirmé dans la nuit que le suspect était bien le tireur qui avait ouvert le feu dans le hall du quotidien Libération, au pied de la tour Granite de la Défense, où siège la Société générale, ainsi que sur la portière passager de la Twingo du retraité de la SNCF pris en otage entre Puteaux et l’avenue George-V, à Paris. Manuel Valls a confirmé l’identité du suspect lors d’une conférence de presse improvisée au milieu de la nuit quai des Orfèvres. «Tous les faits démontrent son implication dans les faits qui lui sont reprochés, imputés depuis plusieurs jours», a-t-il déclaré avant de rendre un hommage appuyé aux forces de l’ordre mobilisées pour cette traque. »
Source : Le Figaro.fr, article en date du 20/11/2013.